Un site web est-il toujours utile en 2025 ?
Introduction
Quand j'ai commencé à créer des sites web il y a quelques années, j'étais surtout guidé par la curiosité. J’ai commencé à apprendre le HTML, faire un peu de CSS, créer un petit jeu Snake en JS et passer des heures à démonter des templates pour comprendre comment tout ça tenait debout. Depuis, j'ai eu la chance d'en faire mon métier, de collaborer avec des marques, des indépendants, travailler dans une agence — et d'observer l'évolution du web à travers mes propres projets.
En 2025, il y a une question qu’on me pose souvent : est-ce qu'un site web est toujours aussi indispensable qu'il ne l'était il y a 5 ou 10 ans ?
À l'heure où les réseaux sociaux deviennent vitrines, où les outils no-code permettent de créer une landing page en un après-midi, et où l'intelligence artificielle génère des sites en quelques clics, cette question s'installe chez beaucoup d'entrepreneurs. Est-ce que ça vaut encore le coup d'investir du temps, de l'argent, de l'énergie dans un site web ?
Dans cette newsletter, j'ai voulu creuser la question. Pour ça, j’ai voulu revenir à la base, retracer l'évolution du rôle des sites web dans nos stratégies digitales, parler des alternatives, des outils émergents, et surtout… partager mon point de vue.
Parce que même si je construis des sites tous les jours, je suis le premier à reconnaître que tout le monde n'en a pas forcément besoin. Mais je suis aussi convaincu que dans beaucoup de cas, un site web reste un levier puissant, irremplaçable — à condition d'être bien pensé, bien utilisé, et adapté à son époque.
Let's dive in.
Des pages statiques aux machines à convertir : l’ascension des sites web
Difficile d'imaginer aujourd'hui, mais dans les années 90, un site web, c'était souvent une simple page blanche avec du texte noir. Il n’était pas du tout pensé pour être beau mais juste pensé pour faire passer des informations. Pas de responsive, pas de design léché, pas de vidéo. Juste du HTML brut pour dire « on est là ». Et pourtant c'était déjà une révolution.
Ensuite nous avons vu l'arrivée des CMS comme WordPress, Joomla ou Drupal qui ont changé la donne. On est passé de développeurs ultra-techniques à des profils plus marketing car c’était un peu plus facile d’accès. Les entreprises ont aussi commencé à comprendre qu'un site web n'était pas juste une vitrine, mais un levier pour vendre, fidéliser, recruter, rassurer. Le SEO est arrivé. L'ère du blog aussi. Et avec elle, tout son univers : pages optimisées, tunnels de conversion, formulaires, KPI, A/B tests.
Puis il y a eu le mobile. Et là, tout a basculé. Un site web ne pouvait plus être seulement "joli" sur ordinateur : il devait être rapide, responsive, intuitif sur un écran beaucoup plus petit. On a dû repenser l'architecture, la navigation, la façon même de raconter une histoire.
Entre 2005 et 2015, les sites web étaient clairement au centre de tout. Chaque entreprise sérieuse en avait un. C'était souvent le point d'entrée principal d'un client potentiel. On dépensait des milliers d'euros pour un site performant, bien designé et bien référencé.
Quand les alternatives ont bousculé la donne : réseaux sociaux, plateformes & no-code
Il y a un moment où les lignes ont commencé à bouger.
D'un côté, les réseaux sociaux ont explosé. Facebook, puis Instagram, LinkedIn, TikTok… Chaque plateforme est devenue un mini-site en soi. Une page de profil bien remplie, quelques contenus bien pensés, et voilà une présence en ligne crédible — gratuite, facile à entretenir, et surtout là où les gens passent déjà leurs journées.
En parallèle, des plateformes comme Shopify ou Etsy ont permis à des milliers de créateurs, commerçants et artisans de vendre en ligne sans jamais toucher une ligne de code. Pourquoi créer un site de A à Z quand on peut être opérationnel en 48h avec une boutique clé en main ?
Il y a aussi eu l’arrivée de la révolution no-code. Webflow, Squarespace, Elementor, Wix... Ces outils ont cassé la barrière technique. Créer une landing page ne nécessite plus de faire appel à une agence ou un développeur. En quelques heures, on peut avoir un site en ligne, responsive, avec une structure propre, des animations, un formulaire, une connexion à un CRM.
Le rapport au site web a commencé à changer. Ce n'était plus forcément le point de départ, ni le canal central. Pour certains créateurs, coachs ou freelances, tout se passe désormais sur Instagram, TikTok, Notion ou même Linktree. Leur site web devient secondaire — ou disparaît complètement.
Mais est-ce que ça veut dire qu'il n'est plus utile ? Pas si simple.
Où en est-on vraiment maintenant ?
Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on vit un paradoxe. D'un côté, de plus en plus de gens doutent de la nécessité d'avoir un site web. De l'autre, je vois des entrepreneurs et des dirigeants — souvent les plus solides — continuer à investir sérieusement dans leur présence en ligne.
Ceux qui pensent pouvoir s'en passer ont parfois raison. Pour un créateur de contenu très actif sur TikTok ou Instagram, qui génère ses ventes via des messages privés, un lien Notion ou une boutique Etsy, un site web peut sembler superflu. Idem pour les freelances qui trouvent tous leurs clients via LinkedIn ou le bouche-à-oreille. Pourquoi dépenser plusieurs milliers d'euros pour un outil qu'on n'utilisera qu'occasionnellement ?
D'ailleurs, je vois même des pubs avant de regarder une vidéo YouTube qui me dise qu'un site web ne sert plus à rien.
Mais dans la majorité des cas, un site web bien conçu reste un atout stratégique. Il permet de centraliser sa communication, d'apporter de la crédibilité, d'optimiser le SEO, de capter des leads avec efficacité, de raconter une histoire de marque sans dépendre d'algorithmes. Grâce à un site web, vous n'êtes plus dépendant des changements d'une plateforme. C'est un espace qui vous appartient, que vous contrôlez entièrement.
Un site, c'est aussi ce que les gens cherchent instinctivement quand ils veulent "en savoir plus" sur vous. Et croyez-moi : même en 2025, taper un nom de marque dans Google reste un réflexe universel. Ce que l'on y trouve (ou pas) influence directement la perception des gens sur votre sérieux et votre professionnalisme.
Alors non, un site web n'est peut-être plus nécessaire pour tout le monde. Mais dans bien des cas, il est encore largement sous-estimé.
Se lancer seul : créer son site en 2025, mission (presque) possible
Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a jamais eu autant d'options pour créer son propre site. Aujourd'hui, même sans être développeur, même sans être designer, on peut mettre en ligne une présence digitale en quelques heures — parfois en quelques clics.
Les outils no-code comme Webflow ou encore Framer rendent l'expérience beaucoup plus accessible qu'il y a dix ans. On trouve des centaines de templates prêts à l'emploi, des intégrations simples avec des CRM, des systèmes de réservation, des outils d'emailing. Mieux encore : certaines plateformes comme Bolt ou Lovable misent désormais sur l'IA pour générer du contenu, ajuster la structure du site, optimiser le design automatiquement.
Pour quelqu'un qui a un peu de temps, une vision claire, et un minimum de sens pratique et de connaissances, ces outils suffisent pour créer un site solide, fonctionnel et présentable.
Mais attention à ne pas se faire avoir. Un site web, ce n'est pas qu'un assemblage de blocs. Il y a une vraie réflexion stratégique derrière : pourquoi ce contenu ? Pourquoi ce parcours utilisateur ? Est-ce que ça convertit ? Est-ce que ça donne confiance ?
Créer son site soi-même, c'est souvent pertinent quand :
on débute et qu'on a peu de moyens
on veut tester une idée rapidement
on maîtrise bien son positionnement et sa communication
on aime tout simplement mettre les mains dans le cambouis
Mais dans beaucoup de cas, faire appel à un professionnel reste une bonne chose. Pas seulement pour le design ou le code, mais pour la vision d'ensemble : architecture, stratégie de conversion, SEO, storytelling, performances techniques…
Créer son site soi-même, oui. Mais pas à n'importe quel prix.
À chaque besoin son site : petit guide des formats?
Tous les sites ne se ressemblent pas — ni dans leur fonction, ni dans leur complexité. Aujourd'hui, on peut classer les sites web en plusieurs grandes familles, chacune adaptée à des besoins spécifiques :
Le site vitrine — idéal pour les indépendants, artisans, professions libérales. Il présente une activité, les services proposés, une bio, un formulaire de contact. Peu de pages, mais une image pro.
La landing page — utilisée pour des campagnes, des produits précis ou des tunnels de vente. Une seule page bien optimisée pour pousser à l'action.
Le blog — format parfait pour travailler le SEO, générer du trafic sur le long terme, partager son expertise.
Le site e-commerce — pour vendre en ligne, avec gestion de panier, paiement, logistique.
La plateforme web — plus complexe, souvent liée à une logique de SaaS, d'espace membre ou de contenu dynamique.
Le mini-site événementiel — souvent temporaire, utilisé pour un lancement, une conférence, un recrutement ou un concours.
Cette diversité montre qu'un site web ne sert pas qu'à "exister" : il peut aussi vendre, recruter, convertir, raconter…
Est-ce que j’ai (vraiment) besoin d’un site web ?
Pas toujours simple de savoir si le moment est venu d'investir dans un site web. Voici quelques questions qui pourraient vous aider dans votre réflexion :
→ Est-ce que j'ai besoin d'être trouvé sur Google ou ChatGPT ?
→ Est-ce que j'ai une marque à construire ou renforcer ?
→ Est-ce que mes prospects ou clients attendent une présence pro en ligne ?
→ Est-ce que je vends un service ou produit avec un panier moyen > 300€ ?
→ Est-ce que je suis en train de structurer/faire grandir mon activité ?
Si vous répondez "oui" à au moins 2 de ces questions, il est fort probable qu'un site bien pensé vous permette de faire une vraie différence.
Zoom sur les différents profils qui créent des sites web
Le marché de la création de sites web est très varié. Selon les besoins, le budget et la complexité du projet, plusieurs options existent :
Il n'y a pas de bonne ou mauvaise solution : tout dépend du niveau d'exigence, du temps disponible et des ambitions du projet.
Quels outils utiliser pour créer son site soi-même ?
Aujourd'hui, la palette d'outils disponibles est vaste. Voici un panorama des options pertinentes selon votre niveau :
Le choix ne dépend pas que de la technique : il doit être aligné à vos objectifs, votre temps, et la pérennité de votre activité.
L'avenir des sites web : IA, personnalisation, performance
Ce qui se joue aujourd'hui, c'est peut-être une transformation plus profonde qu'on ne l'imagine. L'intelligence artificielle ne va pas simplement accélérer le processus de création. Elle redéfinit ce qu'on attend d'un site web.
Des plateformes comme Lovable ou Bolt promettent déjà de concevoir des sites en quelques minutes, simplement à partir d'une brève description de l'activité. Et le pire ? Ça fonctionne souvent plutôt bien. En tout cas, suffisamment bien pour dépanner, tester un concept ou lancer une campagne temporaire.
Du côté de Webflow, l'arrivée de Webflow Optimize est un bon indicateur de la direction que prend l'écosystème : des outils intégrés d'analyse automatique, de test A/B, de génération de variations de pages ou d'ajustements automatisés des performances. On n'est plus très loin du site web auto-adaptatif, capable de se transformer en fonction du comportement des utilisateurs.
Mais attention : cette efficacité algorithmique ne remplacera pas la subtilité humaine. L'IA va certainement accélérer les itérations, suggérer des améliorations, corriger des erreurs… mais elle ne remplacera pas une direction artistique bien pensée, une stratégie éditoriale construite, ni une expérience utilisateur fine.
Ce que je vois arriver, ce n'est pas la fin des sites web, mais une nouvelle ère : plus fluide, plus personnalisée, plus centrée sur la donnée et l'interaction.
Demain, un site web pourrait bien ressembler davantage à un assistant intelligent qu'à une simple vitrine. Il saura qui vous êtes, ce que vous cherchez, et comment vous guider efficacement. C'est un tournant majeur, mais aussi une opportunité pour celles et ceux qui veulent garder une longueur d'avance.
La prochaine étape ? Probablement des expériences hybrides mêlant site, chatbot, automatisation, contenus dynamiques, et IA conversationnelle.
Ce qui est sûr, c'est que rester statique n'est plus une option.
Conclusion — Ce que je retiens après toutes ces années
Ce que je retiens après avoir bossé sur des dizaines (voire centaines) de projets, c'est que le site web est comme un couteau suisse : il peut paraître encombrant si on ne s'en sert pas, mais il devient vite indispensable dès qu'on en a vraiment besoin.
Oui, certains créateurs peuvent s'en passer. Oui, certains business peuvent se développer sans jamais avoir leur propre domaine. Mais pour une majorité d'entrepreneurs, d'indépendants, de marques ou d'organisations, le site web reste un pilier stratégique. Et il est en train d'évoluer, pas de disparaître.
Aujourd'hui, un site bien pensé, bien conçu, et bien intégré dans une stratégie globale est un accélérateur. Il donne de la profondeur, il construit la confiance, il capte des leads, il pose une image claire. Il vous appartient, contrairement à vos contenus sur Instagram ou LinkedIn.
Est-ce qu'il faut absolument un site pour exister ? Non. Est-ce que c'est un levier à considérer sérieusement pour construire quelque chose de solide et durable ? Clairement, oui.
Je crois qu'on entre dans une nouvelle phase. Une phase où le site web ne doit plus être vu comme une simple "carte de visite en ligne", mais comme un véritable outil vivant, évolutif, connecté, intelligent. Un prolongement digital de votre vision, de vos valeurs, et de votre manière de faire du business.
Alors à la question « un site web est-il toujours utile en 2025 ? », ma réponse est simple :
Seulement si on le pense comme un outil stratégique.
Et si c'est le cas, alors il n'a jamais été aussi pertinent.
À bientôt,
Vaaal 👨🏻💻